MANSFIELD, Sunset Rige et Cliff Trail

Version allongée … sur le CliffTrail

Nous réussissons à franchir les différents obstacles, et nous retrouvons devant un imposant canyon. D’autres québécois arrivent en même temps. Les six personnes passent devant nous. Nous observons la scène. Il faut descendre assez profondément entre les 2 parois. Atteindre le fond demande toute une gymnastique. C’est très impressionnant. L’un après l’autre, nous finissons par résoudre le casse-tête et aboutissons hors de cette grande faille.

Un peu plus loin, la piste se divise en deux. Celle qui part vers le bas, rejoint probablement le débarcadère des gondoles. L’autre piste est bizarre. Les repères de peinture indiquent que nous sommes bien dans la piste. Mais celle-ci entre dans une forêt plus dense. Il me semble que les traces de pas dans la neige sont moins nombreuses.

Nous atteignons bientôt à une petite caverne, que l’on arrive à franchir de justesse, en gardant le sac à dos. Puis encore une autre, mais cette fois ça ne passe plus. Je dois enlever mon sac à dos, et ça n’est pas évident. Je m’extirpe de cet endroit exiguë et sombre, et réussi à en faire sortir aussi, mon sac et mes battons. Louise franchit le tunnel sans son sac, qu’elle pousse devant elle. Ouff…un endroit fascinant mais déconseillé aux claustrophobes.

Le temps passe rapidement. J’aimerais bien savoir si nous sommes encore loin de la sortie et du sommet. La carte que j’ai n’est pas très précise, et nous sommes enveloppés par les arbres. Nous n’arrivons pas à déterminer notre position.

La neige est un peu plus épaisse. Le sentier zigzague, monte à pic, puis descend. Si l’on s’accroche aux branches des arbres, elles n’hésitent pas à se vider sur notre tête, en s’infiltrant parfois entre le capuchon et le cou…. BBBrrrrr… La fatigue se fait sentir, et l’après midi avance. Nous ne devons pas être loin de la sortie. Le pire serait pour nous d’être obligé de revenir sur nos pas.

Les traces dans la neige sont mal définies. À plusieurs endroits, il y de la confusion. Le parcours est épuisant. Beaucoup d’efforts et de petites escalades sur des rochers glacés et enneigés. Nous devons franchir une petite corniche en nous aidant d’un fil d’acier qui est fixé un peu plus haut autour d’un arbre. La manÅ“uvre est délicate.

Puis, nous arrivons à une deuxième petite corniche. Cette fois, pas de filin et la falaise est haute. La passe est inclinée, étroite et couverte de glace à 50%. Cela me semble beaucoup trop risqué de la franchir. Nous sommes exténués et nous avons beaucoup de difficultés à envisager un retour sur nos pas. J’évalue que si nous le faisons, nous avons juste assez de temps pour atteindre le stationnement avant la nuit. Par contre, si nous continuons, nous n’avons aucune idée de ce qui nous attend. Nous constatons aussi, que nous n’avons pas la lampe frontale. Elle a été utilisée pour le BBQ cette semaine, et elle n’est pas revenue dans le sac.

Résignés et un peu découragés, nous nous engageons sur le chemin du retour. Chaque minute compte. Il faut faire vite, mais demeurer vigilent pour ne pas nous retrouver avec une blessure en plus. Question de s’encourager, nous décidons de cibler le débarcadère de la gondole, comme point de retour. Cela nous évite de franchir un grand nombre d’obstacles. Nous pourrons alors descendre au centre de ski et prendre un taxi, pour l’autre côté de la montagne. Cela a un effet psychologique positif. Arrivés à l’intersection pour la gondole le sentier s’élargit, et nous croisons beaucoup de personnes. Nous avons bien travaillé et nous sommes toujours dans la plage de temps nécessaire pour retourner à UnderHill. Le courage nous revient. Nous continuons vers le sommet. Des randonneurs nous indiquent que nous ne sommes qu’à 8 minutes du sommet. Nous voilà de retour sur la crête.

Nous marchons jusqu’à l’intersection du SunsetRidge. Avec la chaleur de la journée, la glace a fondu par endroit. La descente s’effectue plus rapidement que prévue. Après 55 minutes, le stationnement est en vue.

Il est 18:00, le soleil se couche à 18:05.

Nous pouvons enfin respirer. Après avoir revêtit des bas et des vêtements secs, nous nous installons dans la chaleur et le confort de notre voiture. Nous nous dirigeons alors vers l’épicerie du village de Cambridge. Nous achetons un sac de chips familial et un gros MontainDew. Nous avons besoin de sel de d’électrolytes…

C’est le moment du bilan.

Nous constatons que les balades d’hiver sont beaucoup plus complexes et particulières que celles d’été. La neige, la glace, le froid, la durée du jour. Pour pratiquer cette activité en toute sécurité, nous devrons dorénavant, mettre en veilleuse notre curiosité et notre témérité. Il faudra éviter les sorties mal préparées et la mauvaise météo.

Nous avons bien hâte que l’été revienne pour terminer l’exploration de ce sentier spectaculaire. Décidément, cette montagne ne cesse de nous étonner.

Fin de la version abrégée