VÉLO – ST-HUBERT / BEAUCE 2009, via Le chemin Du Roy

juillet 6th, 2009 Posted in VÉLO

JOUR 3


Mardi 16 juin, de SAINTE-MARTHE-DU-CAP à NEUVILLE

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La nuit a été bonne. Notre bagage est prêt à être attaché à nos montures. Nous allons à l’office pour le petit déjeuner. Nous ne nous attendions pas à autant. Habituellement, les petits-déjeuners offerts dans ce type d’établissement, sont assez sobres. Ici, on a de quoi se remplir la panse, et avec de bonnes choses. Le café est un peu à l’européenne, comme nous l’aimons. Les proprios sont Suisses. Nous discutons avec eux, tout en déjeunant. Cet endroit est tout a fait adapté aux besoins des cyclistes.

En route! Le temps est superbe. Nous allons bénéficier d’un léger vent arrière. C’est l’une des plus belle journée de la rando. Nous nous retrouvons rapidement à l’extérieur de la ville. Il y a beaucoup de sites où l’on peut s’arrêter pour admirer le paysage. À l’entrée du village de Champlain, nous nous retrouvons soudainement au cÅ“ur d’un tourbillon d’objets qui volent dans tous les sens. Je crie à Louise, « attention le camion perd son chargement ». Puis je réalise avec stupéfaction, que c’est le passager de droite qui secoue son sac de poubelle, afin de le vider délibérément sur nous. Quelle bonne blague, d’imbécile. L’adrénaline monte de quelques crans. Je décide d’accélérer pour suivre le camion. Peine perdue, le chauffeur pousse à fond sur l’accélérateur. Arrivé à l’intersection de la route 359, il tourne à gauche et file vers l’autoroute 40. Au moment, où il tourne, je n’en crois pas mes yeux ! Sur le coin gauche arrière du véhicule, il y a un gros logo de la compagnie Sears. Je suis estomaqué de réaliser que de pareils crétins ont pu obtenir un emploi chez Sears.

Nous revenons à l’endroit du déchargement. Nous photographions la scène, et prenons en note les principales infos de l’évènement. Il y a un moment, la petite ville de Champlain, était impeccable. Après le passage du camion, la rue est souillée d’immondices. Certains de ces objets étaient assez volumineux. Ils auraient pu causer des blessures. Par exemple: un contenant en plastique pour le chocolat au lait. Pire, nous aurions pu perdre le contrôle de notre vélo, et nous retrouver devant une voiture. Nous reprenons peu à peu nos esprits, notre calme et la route.

Arrivé à Batiscan, nous stationnons les vélos sur le quai, devant le kiosque touristique. Nous enlevons nos chaussures et faisons une balade sur une plage de sable fin. Je suis surpris de trouver à cet endroit, une plage d’une telle qualité. Petite collation, et retour en selles. À la sortie de Batiscan, un étroit et long pont (± 200 mètres) nous permet de franchir la rivière du même nom. La chaussée est composée de treillis métalliques, à losanges d’environ 1″. Nous voyons très clairement l’eau qui se trouve à plusieurs pieds sous nos roues. À plusieurs endroits, des cellules manquent. Nous devons improviser et naviguer de façon à ne pas coincer nos roues. Le bruit est intense, voir infernal lorsque nous croisons des véhicules. C’est avec des battements cardiaques élevés, que nous atteignons enfin l’autre rive.

Le pont de St-Anne-de-la-Pérade, s’avère beaucoup plus facile à franchir. Au parc de l’office de tourisme, nous lunchons devant la rivière, Sur un des murs de l’édifice, on peut admirer une magnifique murale. Elle montre la pêche aux poulamons, et on s’y croirait vraiment.

Aujour’hui, nous retrouvons nos 22 km/h. Même si le but n’est pas la vitesse, il est très motivant et réconfortant de se déplacer plus rapidement. Le village de Grondines nous accueille, avec une petite nouveauté. Il semble que le temps des terres plates soit révolu. S’il faut plus d’efforts pour monter les côtes, en revanche c’est très agréable de les descendre. Les paysages prennent du volume, et amènent des points de vues spectaculaires. Deschambault, Portneuf, Cap Santé défilent comme un chapelet. Un peu de repos à l’ombre de l’église de Cap Santé, et on ajoute de la crème de protection, contre un soleil qui est très présent.

À Donnacona, nous sommes confrontés à un autre détour. Nous quittons la 138 et obliquons à droite sur la rue Notre-Dame. S’amorce une pénible descente, qui nous amène aux portes de la compagnie Bo Water. Habituellement, nous aimons bien descendre, mais pas dans de telles conditions. La route est étroite, la pente est raide et sinueuse. La circulation est intense et la chaussée est dégueulasse. Les mains sur les freins, je garde une vitesse sécuritaire, en roulant au centre de la voie de droite. Je ne veux surtout pas être dépassé par une voiture dans de telles conditions. Nous nous retrouvons sur la rue de l’Église. Même s’il y a beaucoup d’activités, c’est une voie de circulation plus acceptable. Avant de reprendre la 138, nous faisons quelques provisions au centre d’achats. Enfin nous sortons de la ville et retrouvons un peu de quiétude.

À Neuville, nous croisons un premier gîte. Nous discutons avec la proprio un moment, et décidons de nous rendre au Manoir. C’est à peu près le seul endroit où nous pourrons trouver gîte et services sous un même toit. Nous croisons ensuite le Gîte d’Émilie. Ça semble très bien comme endroit, mais nous n’avons pas réservé et il n’y a personne à la maison. Ce sera finalement le Manoir de Neuville. Les proprios de l’établissement sont un groupe de médaillés des jeux de Nagano. Le lobby de l’hôtel est d’ailleurs un petit musé, où sont exposés les médailles et autres objets des athlètes. Comme il n’y a pas foule au Manoir, on nous offre une chambre de qualité supérieure au plus bas tarif. On nous prend les vélos pour les ranger sous clés.

Une bonne douche, suivie d’une bonne bière sur la terrasse. Nous allons souper tôt, car nous voulons ensuite marcher au bord de l’eau et profiter du coucher de soleil. Il y a déjà quelques personnes dans la salle à dîner. Il semble qu’il y ait un problème de logistique. On avait pas prévu qu’il y aurait autant de clients. Il manque de staff. La femme de chambre sert aux tables, et le copain d’une dame qui travaille à cet endroit décide de l’aider. Après de longues minutes d’attente, on nous informe qu’il y a eu un problème avec notre commande qui n’a pas été enregistrée dans l’ordinateur.

Il y a beaucoup de clients, tout le monde à un apéro, du pain et de l’eau, mais personne ne voit la couleur de l’assiette tant attendue. On vient nous voir, on s’excuse, et finalement on reçoit nos assiettes. J’ai commandé des pâtes Carbonara. Ça ne ressemble pas du tout à ça, mais c’est bon et c’est chaud. Pauvre Louise, elle reçoit une pizza qui n’est pas cuite. C’est comme une espèce de pizza congelée McCain, en plus de qualité, qui n’aurait pas été complètement cuite. Le fromage du dessus n’a pas fondu une miette. Il est froid. On en a assez, le soleil baisse et on voudrait aller marcher. Louise se dit que ce n’est pas plus terrible que de manger une salade. Nous réussissons à payer et sortir.

Nous marchons sur la plage de rochers stratifiés et nous nous rendons au petit port. Nous pouvons relaxer et cette partie est agréable. De retour à la chambre nous décidons de soigner nos muscles endoloris à l’aide du bain tourbillon. Il n’y a pas d’instructions et les boutons du bain ne sont pas très explicites, mais nous réussissons à le faire fonctionner.

C’est l’heure du dodo. Une autre journée de presque 100 km, une journée très intense avec des moments très intéressants, et d’autres un peu plus wird…. Juste au moment de sombrer dans le sommeil, nous entendons le moteur de la pompe du bain se mettre en marche. Je me lève et appuie sur le bouton OFF. Vingt minutes plus tard, ça recommence. Je décide de me rhabiller et d’aller à l’office pour demander comment arrêter cette foutue pompe. Mais pour prouver que nous avons bien un problème je veux attendre que celui-ci se manifeste à nouveau. Le moteur part, mais finalement s’arrête tout seul. Je descends quand même pour éclaircir la situation. Je trouve le staff à une table en train de souper. Il est 22:00. Ils ont l’air épuisés. Une des filles dit que la pompe doit faire un cycle de rinçage. Il ne faut pas toucher aux boutons, et ça s’arrêtera tout seul. Le proprio monte à l’étage et me montre quand même comment arrêter la pompe à partir de la boîte électrique, au cas où …

Nous pouvons enfin dormir.


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  1. 5 Responses to “VÉLO – ST-HUBERT / BEAUCE 2009, via Le chemin Du Roy”

  2. By Patrick on Juil 7, 2009

    Wow, très beau récit de la 1ere journée. J’ai hâte à la suite. Et je trouve ça cool que mon père se soit joint à vous 2 pour une petite partie du trajet. Il devait être très heureux de cela.

    Salut, Pat

  3. By JP on Juil 9, 2009

    En effet, ce fut très agréable. On aimerait bien qu’il en fasse davantage avec nous une prochaine fois…

  4. By Mychel on Juil 11, 2009

    J’ai lu avec intérêt le récit de votre voyage a vélo, les détails sont formidables, je me croyais comme étant du voyage.
    Merci pour avoir partager ce récit

  5. By Renaud on Juil 14, 2009

    Très beau site et belles narrations détaillées Jean-Pierre. Cà nous fais découvrir de beaux coins de pays.

  6. By Josée on Juil 28, 2009

    Merci à vous deux de me faire partager cette ballade et vos moments de bonheur. Le Quebec est magnifique.

    Josée

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