Pyr̩n̩es 2010 РRando sur le GR10 et dans la r̩gion de Gavarnie

JOUR 10

Jeudi, 24 juin 2010, Grand beau temps

Brèche de Roland, et retour sur Gavarnie

Il est 7:30. Petit déjeuner, toilette et préparation des sacs. Nous avons dû renoncer au Petit Vigmale, mais la Brèche de Roland ne nous échappera pas. Sac léger, bouteille d’eau, bâtons et crampons, nous montons rapidement. Nous jetons régulièrement des coups d’Å“il derrière nous, question de contempler la splendeur du paysage. À chaque tour de tête, le refuge rapetisse.

Après 50 minutes à souffler comme des baleines, nous y voici. Super, un pied en France et l’autre en Espagne. Du côté espagnol, c’est la vallée d’Ordesa, avec ces canyons. Nous ne perdons pas trop de temps. Le soleil chauffe, et en montant on sentait déjà que la neige ramollissait. Alors, si on ne veut pas s’enfoncer à chaque pas et profiter au maximum de nos crampons, il vaut mieux y aller tout de suite. Le soleil est radieux. Tout autour de nous c’est paradisiaque. De retour au refuge, nous prenons un petit repos et ajustons notre matériel pour la longue descente. C’est le départ. Nous mettons le cap sur Port Boucharo. Nous longeons une des parois du Taillon. Pendant que nous montions hier après-midi, un guide de montagne à perdu la vie sur cette paroi.

Le paysage est 10 / 10. Par contre, nos bottes sont complètements mouillées. Nous ressentons un inconfort, qui s’accroit au fil des heures. À l’occasion, nous croisons quelques personnes avec qui nous causons. On nous informe qu’il y a à un endroit, un important torrent qui coule sous la surface enneigée. On nous dit que même en été, il représente un certain défi à traverser. Le pont de neige est encore assez épais, car nous n’avons ni entendu ni vu de torrent. Nous faisons une petite pause à Port Boucharo. Puis, nous tournons Nord-Est en direction du village de Gavarnie.

À cause de l’épaisseur de la neige, le début de la piste qui descend au fond de la vallée de Pouey Aspé, n’est pas visible. Nous décidons de marcher sur l’ancienne route et de descendre un peu plus loin. Le sentier s’enfonce de plus en plus dans la vallée, tandis que la route reste en plateau. De tout évidence, ce n’était pas une bonne idée. Nous trouvons finalement un adoucissement, dans une pente couverte d’herbes et de rochers. La descente vers le fond est plutôt pénible.

Courte halte à la cabane des soldats. Ce haut plateau offre aux animaux, de bons pâturages. De chaque côté du torrent, vaches et moutons se repaissent en toute tranquillité. Et au dessus de nous, avec sa forme triangulaire, le Taillon prend des allures de pyramide égyptienne. Sa masse imposante, domine le ravin et impose le respect. Surtout lorsque l’on sait qu’un CRS y a laissé sa vie, la veille.

Puis, au croisement d’une grande chute, c’est le début d’une section en balcon qui nous amène au plateau de Bellevue. Tout est très beau, mais les heures passent, et la fatigue se fait sentir. Nous obliquons vers le nord, et sommes maintenant de retour dans la vallée de Garavnie. Au sud, la grande cascade du cirque réapparait. Elle veut nous saluer une dernière fois. Elle semble toute petite et plus basse que nous. C’est donc dire que la descente n’est pas terminée..

Vers 15:30 nous sommes enfin aux portes du village. La partie Trek du voyage, est maintenant derrière nous. Nous allons au kiosque touristique, et prenons les infos pour l’autobus de Lourdes. Puis, bière et crème glacée au resto la ruade.

Notre bilan pour la partie montagne, de ce voyage, est tout de même positif. La température inclémente du début, a finalement fait place à du très beau temps. Nous avons vécu des moments très intenses, et avons contemplés des paysages fantastiques.

Nous endossons maintenant, nos costumes de touriste. Les villes de Carcassonne, Cadaqués et Barcelone sont au rendez-vous.

Mais, sans même avoir terminé ce voyage, nous rêvons déjà à notre prochain séjour en montagne.