Pyr̩n̩es 2010 РRando sur le GR10 et dans la r̩gion de Gavarnie

JOUR 3

Jeudi, 17 juin 2006, ciel variable

Destination: le refuge des Oulettes de Gaube

Nous quittons le gîte sous un léger crachin. Près du parc à manège, l’autobus du centre de service du Lutour accueille ses premiers passagers. Nous serons du nombre. C’est gratuit, il pleuviote et de toute façon nous avons déjà parcouru ce chemin hier. On nous dépose juste devant l’entrée du GR10. C’est parti. Nos sacs sont bien protégés contre la pluie, mais de toute façon le temps prend du mieux.

Même paysage qu’hier, mais nous n’en sommes pas blasés. Cet aqua monde est très spécial. Arrivés à Pont d’Espagne, nous nous rendons au kiosque touristique du grand stationnement. La préposée contacte le refuge des Oulettes et nous réserve deux places.

Nous montons au Lac de Gaube en utilisant la petite cabine du centre touristique, puis un télésiège. Nous économisons ainsi quelques pas et évitons ce sentier très fréquenté. Arrivés à la restauration du lac, nous prenons le temps d’apprécier la scène. Un petit resto, et une jolie terrasse, au bord d’un lac turquoise où se mirent les sommets environnants. Pas de toute, en haute saison, et par beau temps, l’humain doit y être abondant.

Puis nous retrouvons le GR10, qui longe la partie ouest du lac. Le sentier perd peu à peu ses allures de grands boulevards. La caillasse, s’impose. Le silence étouffe peu à peu la clameur des marcheurs rassemblés près de la restauration.

Enfin nous sommes en montagne. Peu de rencontre, le paysage est tout à fait à notre goût. De gros nuages montent derrière nous. Pour l’instant nous ne sommes pas trop menacés. Nous longeons le gave de Gaube, qui nous offre son eau cristalline, ses chutes et petites cascades.

Puis un moment de grande émotion. Au détour d’une butte rocheuse le Vigmale se dévoile dans toute sa splendeur. Il a même retiré son chapeau de nuages pour nous saluer. Ce pic triangulaire est d’une grande beauté. Le refuge ne devrait plus être loin.

Un sifflement aigu et persistant se fait entendre. Une marmotte veut clairement indiquer à un renard, qu’elle l’a bien repéré, et qu’il est un peu trop près de sa propriété. Le renard s’éloigne. Je crois qu’il a été davantage intimidé par notre présence que par les cris alarmant de la marmotte. Le refuge est en vu. Pas facile de le détecter puisqu’il est encastré dans un décor rocheux où les couleurs s’harmonisent. Dommage que le brouillard et les nuages envahissent maintenant toute la place.

Le refuge a été rénové récemment. Il est très joli. Nous nous installons, puis allons boire quelque chose dans la seule petite salle où il y un peu de chauffage. Tout est parfait ici, le personnel est aimable, l’ambiance formidable. MAIS, l’humidité et le froid sont très difficile à supporter. Même avec le foulard, plusieurs chandails, et le manteau, on arrive difficilement à se détendre.

Un groupe de français se joint à nous. Nous sommes maintenant plusieurs à chauffer la petite salle, à l’énergie corporelle. Nous discutons avec quelques uns des français. Il y a une dame qui s’est probablement cassé un bras. Elle le porte en écharpe. Le souper est très bien. Un peu trop de petits pois verts pour Louise, mais moi j’aime bien. Avant d’aller au dortoir, nous allons explorer un peu les alentours. Nous marchons sur des tourbières. Il y a beaucoup d’eau. Il s’agit d’une zone de bivouac, j’imagine que le terrain sera un plus sec en juillet.

Nous allons nous blottir dans notre sac de couchage. C’est le seul endroit ou nous trouvons un peu de chaleur.