CUBA A VÉLO 2012 – La région centre-est (Holguin / Bayamo)
mars 1st, 2012 Posted in VÉLOJOUR 1
Mardi, 7 février 2012, Ensoleillé
De l’aéroport de Holguin, au centre-ville de Holguin
Nos vélos sont les premiers bagages à apparaître sur le convoyeur de l’aéroport de Holguin. Suivent quelques instants plus tard, nos 4 sacoches latérales. Nous repérons un coin tranquille, où nous pourrons procéder à l’assemblage de notre matériel. C’est avec inquiétudes et empressement, que nous retirons les deux grosses enveloppes de plastique, fournies par Air Transat.
Le vélo de Louise a un bout de poignée enfoncée. Nous avons beaucoup de mal à remettre en fonction la manette de gauche, qui contrôle et les freins, et les vitesses. À un moment, je crois que le câble a été sectionné. Finalement, à force de tirer dessus, nous parvenons à redonner vie au mécanisme. Sur mon vélo, le garde boue de plastique, est brisé. Je parviens à réaligner les morceaux, sans provoquer une rupture complète. Les guidons sont redressés, les pédales revissées au pédalier. Je gonfle les pneus à l’aide de la petite pompe manuelle. Opération délicate, qui me demande beaucoup d’énergie. Pour obtenir un gonflage adéquat, il faut forcer un bon coup. La pompe n’a pas d’appui. Il faut contrôler le mouvement sinon, gare au bris de valve. J’ai chaud, je suis en sueur. Impossible, d’obtenir la pression idéale, mais ça devrait tenir, le temps de trouver une station service. Les sacoches, retrouvent leur place habituelle, et nous allons tour à tour aux toilettes pour revêtir nos vêtements de cyclistes.
Décidément les sacs de plastique d’Air Transat ne font pas l’affaire. Étant donné la transparence de l’enveloppe, nous nous étions dit, que le personnel de manutention serait en mesure de voir les vélos, de les manÅ“uvrer en les saisissant par les parties les plus robustes. Ils ne semblent pas avoir ce souci du détail. S’il y a une prochaine fois, il faudra penser à la boîte de carton, et à l’ajout d’items de protection. Néanmoins, nous ne nous en tirons pas trop mal. Il n’y a pas de bris majeur.
Nous quittons le bâtiment principal, et roulons vers le bâtiment secondaire, où nous procédons à l’achat de devises cubaines. (CUC). Puis, achat de quelques bouteilles d’eau à un comptoir voisin, et c’est le grand départ. L’opération déballage a débuté à 13:20. Notre préparation aura duré près de 1:45, et nous n’avons pas chômé.
Nous quittons l’entrée de l’aéroport, et tournons à gauche vers le nord. J’ai en mémoire le trajet, qui ne devrait pas être trop compliqué. Je suis immédiatement surpris par la quantité importante de circulation. Je m’attendais à une route quasi déserte, du moins jusqu’aux abords de Holguin. Je réalise que mon banc est ajusté beaucoup trop bas. Je m’arrête pour l’ajuster. La marque que je m’étais faite au crayon feutre a disparu en raison de la graisse qui recouvre le tuyau.
Une longue montée se profile à l’horizon. Heureusement, la pente est peu accentuée. Décidément, mon banc est encore trop bas. Les genoux en prennent un coup en montant. Nouvel arrêt, nouvel ajustement. Cette fois, ça semble adéquat. Avant de partir, j’ai mentionné au technicien du magasin de La Cordée, que les griffes d’ajustement de mon banc devaient être en mauvais état, car je ne parvenais plus à l’ajuster que dans une seule position. Selon lui, tout semblait parfait. Dès les premiers cahots rencontrés, mon banc bascule complètement vers l’arrière. Il me faudra deux ou trois arrêts supplémentaires avant d’arriver à fixer le siège dans une position acceptable. Mais j’aurai eu le temps de m’endolorir l’entre jambe….
Tout semble aller plus rondement du côté de Louise. Mais je saurai plus tard, qu’elle n’ose pas procéder à des changements de vitesse, en raison des drôles de bruits qui se produisent à ce moment. Elle craint une panne importante. Nous n’arrivons pas à trouver de station service, où l’on offre le service d’air comprimé pour les pneus. On nous dit d’aller à la station suivante. À la station suivante, même histoire.
des pneus bien gonflés, un système inusité
C’est finalement à l’entrée de la ville de Holguin, qu’on nous dirige vers une drôle de petite bâtisse blanche. À l’intérieur de cette pièce sombre, aux murs de béton, quatre cubains nous accueillent. Quelques chambres à air et pneus sont accrochés aux murs, ou traînent par terre. Au fond, un grand lavabo rempli d’eau sale. Cet endroit semble effectivement dédié à la réparation de crevaisons et aux gonflements de pneus.
Au début ils croient que nous avons une crevaison. Nous arrivons à leur faire comprendre que nous voulons simplement faire augmenter le volume d’air de nos pneus. Un des gars s’approche du vélo avec le tube à gonfler. Je le regarde un peu abasourdi. Il n’y a pas d’embout de métal au bout du tube. Comment peut-il espérer gonfler un pneu avec ce bout de tuyau? Un autre gars se dirige vers le mur, et se prépare à tourner un robinet qui ressemble à s’y méprendre à un robinet à eau.
Il insère le tube sur la valve avant et demande l’ouverture du robinet. Au miracle, le pneu se gonfle. Il demande l’arrêt du robinet. Je mesure la pression à l’aide de mon manomètre. Ça semble adéquat. Cinq minutes plus tard, les pneus sont gonflés à bloc. Je suis époustouflé. Je demande combien je dois, le gars qui semble en charge du local, me dit. « Nada »….. Quelle générosité! Je lui remets tout de même un CUC. Il le prend mais semble plus embêté qu’autre chose. (Par la suite je me suis dit, qu’il ne devait pas avoir la possibilité d’échanger cette pièce contre de la monnaie nationale.. )
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Il n’y a même pas une heure que nous sommes au pays, et déjà nous venons de vivre un moment inoubliable.
Dès le premier tour de roue, tout est changé. Nos montures sont maintenant beaucoup plus performantes. Ça tourne rond, et avec beaucoup moins d’efforts.
En franchissant les limites de la ville, la route devient plus étroite. Nous évoluons dans une circulation dense, constituée de véhicules complètement hétéroclites. Camions, autobus, calèches, bicyclettes de toutes formes, avancent dans un épais nuage de pollution. Chaque tuyau d’échappement, nous en met plein les poumons.
Nous demandons à plusieurs reprises: « ¿Por favor, señor, dónde está la callé Morales Lémus? » D’aiguillage en aiguillage, nous nous retrouvons finalement, devant l’adresse de l’hôtel Brisas del Atlantico.
L’Hôtel Brisas del Atlantico
De l’autre côté un homme et une femme d’un certain âge nous font des signes. Il s’agit de Martha et Augusto, les 2 proprios de la casa. Ils traversent la rue, et nous procédons à une présentation sommaire. Ils frappent à la porte juste à côté de nous. Une femme ouvre la porte en souriant. Les proprios nous la présentent. Il s’agit d’Anna-Maria. C’est dans son salon que nos deux bécanes seront hébergées en sécurité.
La pièce est immense et le plancher est constitué d’une immense plaque de terrazzo. Quelques chaises berçantes ont l’air minuscule dans ce grand espace. Nos vélos ne devraient donc pas trop être dérangeants.
Nos hôtes sont plutôt sympathiques. Nous nous sentons immédiatement en pleine confiance. Nous quittons Anna-Maria, et parvenons à traverser la rue où se succèdent vélos, camions et calèches. Nous avons à peine le temps de rassembler nos esprits, que Martha et Augusto, ont déjà en main quelques uns de nos bagages. Nous les suivons dans le petit escalier étroit qui nous mène au deuxième étage. Nous traversons le salon de quelqu’un qui nous salue, pour emprunter un autre escalier tout aussi petit. Nous voici finalement devant notre chambre. Il est 16:15. Tout s’est finalement bien déroulé.
Augusto nous indique comment utiliser la douche, et quelles sont les autres particularités de notre chambre. Bien lavés, nous voici sur la terrasse en train de déguster une bonne bière.Il fait une température extra. Un vent doux nous enveloppe en permanence. Nous demandons de souper sur la terrasse. Pas de problème. Nos hôtes comblent le moindre de nos caprices.
Nous avons prévenu Martha de nos limites en espagnol. Elle s’applique à prononcer chaque mot. Elle ferait une excellente professeure. Avec tous ces efforts de part et d’autres, nous parvenons à échanger sur quelques sujets. Le repas est copieux. Une soupe énorme, du poulet, de riz, des bananes frites, un grand plateau de tomates avec vinaigrette à l’oignon. Nous nous régalons. Nous avons même droit à un petit verre de vin.
Nous allons nous coucher, emballés par les premiers moments de notre séjour. Pas besoin de démarrer la climatisation. J’ajuste la « ventana » et nous recevons un bon vent frais, juste au dessus de nos têtes.
La nuit dernière a été courte. Nous voici rapidement endormis.
One Response to “CUBA A VÉLO 2012 – La région centre-est (Holguin / Bayamo)”
By Réal on Fév 25, 2013
Bonjour, j’ai très aimé votre compte rendu de votre voyage à vélo à Cuba.
J’ai passé 2 semaines dans la province de Holguin près de Guarlavaca il y a plus ou moins deux ans.
J’ai rencontré, moi aussi, des gens très aimables. Cette année pour 2013, je serai sur Varadero. J’y ai déjà roulé à maintes reprises.
Merci de m’avoir permi de découvrir d’autres bels endroits de CUBA.