Washington NOVEMBRE 2005 – Une balade à « couper le souffle »

Nous atteignons le sommet, qui est complètement givré, et battu par des vents d’environ 50 mph (90 km/h). On annonçait -8 au sommet. Si l’on applique le facteur de refroidissement éolien, il doit faire entre -15 et -20. C’est tout à fait hostile mais tellement capoté, que même si je n’ai plus de souffle et que je gèle des mains, je trouve quand même la force de prendre quelques photos.

Après avoir circulé entre quelques bâtiments, nous nous cachons dans un espèce de demi-solage en ciment pour tenter de manger quelque chose avant la descente. Hors d’haleine, fatigué et gelé, j’arrive à peine à prendre 3 gorgées de soupe dans mon Termost. Tout le gras de la soupe à coagulé à la surface. Je prend une bouchée de sandwich. J’ai le cÅ“ur au bout des lèvres. Je décide de ne pas manger. Je met sur mon dos toutes les épaisseurs que j’ai, et je prend mes plus gros gants.

Le plus jeune des fils de Renaud et Renaud lui même ont les mains complètement gelés, parce qu’ils ont mangé un sandwich les mains nues. Mathieu leur dit des les mettre sous leurs aisselles Le plus jeune est incapable de les réchauffer. Je lui offre un hotpad que j’ai acheté avant de partir. Cela me prend tout mon petit change pour retirer mon sac à dos, et lui donner. Ensuite, je commence moi aussi à avoir les mains gelées.

On décide de partir au plus vite avant que les choses ne se détériore davantage. On est resté au sommet environ 10 minutes en tout. Ça fait 4 heures de rude montée (surtout les 2 dernières heures en équilibre sur les spikes) on n’a même pas pu s’asseoir pour se reposer et il faut déjà repartir. Depuis quelques heures je suis inquiet pour mes pieds. Je les sens très froids et mouillés, et j’ai peur qu’ils gèlent. J’ai des hot pad ….mais quand même.