MONT MEGANTIC 2014 – QUAND LE FROID MONTRE LES DENTS
janvier 15th, 2014 Posted in MONTAGNEVendredi 3 janvier 2014, 11 hres, la voiture atteint sa vitesse de croisière. Nous filons sur l’autoroute des Cantons de l’Est direction Mont Mégantic. Il faut être honnête, nous aurions souhaiter une température plus clémente. C’est donc avec un enthousiasme mitigé que nous allons à la rencontre de nos partenaires.
Sans l’avoir planifié, nous voici tous au rendez-vous à peu près au même moment. Formalités d’usage à l’accueil, les comptes sont réglés. Nous voici libres de débuter notre week-end glacé. Les raquettes ne sont pas chaussées, mais plutôt accrochées au sac à dos. La piste est de béton: les crampons seront plus adéquats. André et Bernard se résignent à laisser les skis de fond dans la voiture. Quand la neige manque de souplesse, il faut avoir la souplesse de faire avec…
Heureusement le refuge n’est qu’à un kilomètre du stationnement. Louise et moi y montons chargés comme des mulets. Nous nous somme dits «s’il faut passer beaucoup de temps à l’abri du froid, autant le faire dans de bonnes conditions». Il ne faut pas manquer de vin, de bières et il faut un tas de truc pour bien se remplir la panse.
Nous découvrons le refuge avec beaucoup de satisfaction. C’est une construction récente, toute est en bois. Nous avons tous une chambre privée, avec une porte à clé. Ça sera très apprécié étant donné que le jour le refuge est ouvert au public.
Nous ne perdons pas une minute et décidons d’effectuer une première balade, question de voir le jour s’évanouir dans cet univers polaire. Très vite, les cils, les sourcils, et chaque petit poil du visage sont enrobés de frimas. Les larmes des yeux forment même de petites boules de glace. Le ciel est d’une pureté incroyable. Le soleil s’est caché, et l’horizon affiche des couleurs mauves, bleues, orangées d’une luminosité étrange. Chacun de nos pas déclenche un crissement intense. En ce début de soirée, au restaurant de l’accueil, le mercure se rapproche de -38 C. C’est ce que la préposée nous dira le lendemain.
Entre le stationnement et les refuges de la petite et grande ourse, le sentier longe un ruisseau. Mystère… en maints endroits, l’eau demeure liquide et continue de s’écouler vers le bas de la montagne. Par rapport à ce que nous avons vu sur la route dans cette région, ici, les arbres n’ont pas trop souffert du verglas. Ils sont tout de même bien enrobés dans la glace et la neige.
Nous sommes partis un peu rapidement. Nous ne sommes pas tous vêtus très chaudement. Les filles décident de retourner au refuge. Les gars vont monter au mont St-Joseph. Bien entendu se sera un retour de nuit à la lampe frontale. Nous montons d’un bon pas. Après un passage obligé par la route de l’observatoire, nous repérons le chemin qui monte sur la gauche, vers la chapelle. Nous arrêtons à quelques reprises pour admirer la voûte céleste et l’horizon qui nous offre encore de belles lumières.
Plus nous montons, plus le vent s’active. La poudrerie a ajouté quelques centimètres de neige sur le sentier. Avec la noirceur qui s’amène, il nous arrive de quitter la partie durcie et de s’enfoncer un pied. Nous sommes au sommet. Je tente de prendre une autre photo. Le moteur électrique de la lentille est complètement gelé. Les photos ne sont plus possibles. Nous nous dirigeons vers le petit refuge près de la chapelle. Nous devons enjamber une clôture, car dans la pénombre nous n’arrivons pas à trouver le chemin officiel. De dehors, tout semble noir à l’intérieur. Bernard, frappe à la porte et demande l’hospitalité, question de se réchauffer un peu. Une jeune fille et son copain nous accueillent avec beaucoup de gentillesse. Le refuge du mont St-Joseph est minuscule. Une table, 2 bancs, un lit et un poêle vitré, qui illumine bien timidement la petite tanière. Assez curieusement, c’est depuis que je suis à l’intérieur, que je sens mes pieds se glacer dans mes bottes.
Bernard nous offre un morceau de chocolat. Je tente d’ouvrir ma bouteille d’eau. Pas une goutte de disponible. Ma bouteille d’eau n’est qu’un tube de glace. J’ai déjà eu des bouteilles à goulots gelés, ou contenants de bons morceaux de glace, mais là , c’est la totale.
Nous remercions nos hôtes, et quittons le refuge. Ils ont du être bien surpris d’entendre frapper à la porte et de voir se pointer trois gars, à cette heure et dans de pareilles conditions.
Nous prenons quelques secondes pour contempler l’impressionnant panorama qui s’offre à nos yeux. Tout au fond de la vallée est, la fameuse ville de Mégantic. Elle ressemble «malheureusement, et sans faire de mauvais jeu de mot» à un magnifique tapis de braise. (Réf. Catastrophe du 6 juillet 2013)
Je sautille sur place pour tenter de stopper ce froid qui envahit mes pieds. (Si l’on considère qu’au bas de la montagne le mercure indiquait -38, alors au sommet, compte tenu du facteur éolien généré par de bonnes rafales de vent, le froid ressenti devait avoisiner les – 50C)
La descente progresse rapidement. Il n’y a qu’un quart de lune, mais c’est suffisant pour éclairer la majeure partie du sentier. Nous n’utilisons les lampes frontales que pour la dernière étape: la piste étant assombrie par une forêt plus dense.
Nous voici de retour au refuge. Les filles ont entretenu le feu. L’ambiance est super. Que la fête commence.
Jour 2
Bernard reste avec Josée qui doit ménager son genou esquinté. Ils vont patrouiller dans le secteur. Avec France et André, nous partons pour la rando des 3 sommets. Finalement, avec l’effort, le froid est bien tolérable. Un peu avant le sommet St-Joseph, nous découvrons le gîte des Pèlerins. L’endroit est fantastique. Il trône sur un cap bien dégagé avec une magnifique vue sur la vallée.
La journée passe bien. Nous décidons de ne pas effectuer la dernière étape vers l’observatoire. Nous rentrons au refuge, et préparons un autre festin.
Jour 3
Le temps s’est enfin réchauffé, et il fait soleil. Nous étions prêts à redescendre vers le stationnement. France réussi à nous convaincre de monter avec eux au sommet Mégantic avant le retour à la maison. La randonnée est très agréable et nous permet de clore ce week-end plein air avec une sortie supplémentaire.
Malgré ce froid plutôt embêtant, nous avons bien su tirer nos épingles du jeu!
2 Responses to “MONT MEGANTIC 2014 – QUAND LE FROID MONTRE LES DENTS”
By bernard guilbert on Jan 17, 2014
bonjour jean-pierre et louise,
ce fût un plaisir de faire plus amples connaissances lors de cette agréable fin de semaine au mont Mégantic. j’ai lu la description de la fin de semaine et j’ai regardé les photos s’y rattachant avec beaucoup d’intérêt. j’ai hâte de me promener davantage dans votre site internet.
bernard et josée
By France & André on Jan 17, 2014
Bravo Jean-Pierre!
Ton texte et tes photos sont superbes et tout ça nous donne le goût d’y retourner 🙂
À+