CORSE 2006 – En rando sur le GR20 (section nord)
avril 27th, 2009 Posted in MONTAGNEJOUR 19
Jeudi le 7 septembre 2006, ensoleillé
Adieu GR20 … En route vers Tattone et Corte
Depuis 5:30, il y un va et vient terrible. Des centaines de fermetures éclairs chantent à tue tête. Les gens ne font pas attention. Ça se met à parler fort et à rire. Ceux qui se lèvent tôt se foutent complètement des paresseux qui veulent encore dormir un peu. À un moment, il y un gars qui perd patience et qui cris du fond d’une tente « Hola, ferme ta gueule, il est trop tôt! »
Nous nous levons vers 6:30. Nous ramassons nos choses. Plusieurs personnes ont déjà quitté pour le prochain refuge. Nous ne sommes pas pressés ce matin. Une foie la cohue passée, nous nous rendons sur la terrasse du resto de la gardienne. Nous commandons 2 cafés et des biscuits. Le café n’est pas très goûteux, mais compte tenu que nous sommes à des dizaines de kilomètres de la civilisation, nous nous en contentons. Nous mangeons beaucoup de biscuits. Louise réussit à aller aux toilettes. C’est l’un des plus petits refuges que nous avons vu et c’est aussi l’endroit où il y avait le plus de monde. Je crois que ce je trouve le plus difficile sur le circuit, c’est la promiscuité dans les refuges. Il y 20 lits dans le refuge, mais une centaine de personnes sur le site. Tu vas aux toilettes, tu fais la file. Tu vas à la douche tu fais la file. Ça finit par taper royalement sur les nerfs.
Nous partons. La descente commence raide, mais il y peu d’escalade. Nous arrivons à la bergerie de Ghjalgu. C’est désert. Nous descendons jusqu’au fond de la vallée. Nous croisons une belle chute. Par la suite nous entrons dans une magnifi que forêt de pins Laricios. Le sentier est large et facile.
Il longe le Manganellu. Cette cascade est ponctuée de magnifiques vasques profondes et turquoises. Cette ballade en forêt est un vrai plaisir. Nous arrivons à la bergerie de Tolla 15 minutes plus tôt que prévu. Nous en profitons pour y prendre une bonne pose. Une jolie jeune fille et sa grand-mère nous accueillent. Il n’y a que 2 ânes d’attacher à la clôture. Les moutons ont pris la poudre d’escampette.
Après un brin de causette, la jeune fille nous invite à visiter le caveau où sont entreposés fromages et saucissons. Nous achetons une tome de brebis et un saucisson Figatellu. Elle nous indique que le pain est un peu sec, car le ravitaillement ne se fait qu’une fois par semaine, le tout à dos d’âne!
Nous nous installons confortablement et dînons. Le fromage et excellent et le saucisson tout autant. La grand-mère nous indique, que si nous allons à Tatonne, il vaudrait mieux prendre le raccourci à Canaglia. Nous écoutons attentivement les explications, car ce raccourci n’existe pas sur la carte et il pourrait nous causer plus d’ennuis qu’autre chose, si nous nous égarions. Nous quittons la bergerie. Selon la bergère, le pont de Tolla n’est qu’à quelques minutes. Arrivé à cet endroit, nous pouvons lire que l’accès du pont est interdit aux ânes !
Sur le pont nous pouvons apercevoir une très belle chute, et une vasque où plusieurs personnes se baignent. Je sais que Louise aimerait bien ça faire saucette, mais j’aimerais faire un bout de chemin avant. Le chemin est presque devenu une route. Il y a de plus en plus de gens qui le parcourent. Nous nous trempons les pieds dans une première vasque. Nous faisons un bout de chemin et décidons de nous baigner dans une autre vasque. L’eau est terriblement froide, mais le temps est humide et chaud et ça fait un grand bien de se saucer. De retour sur le sentier, nous arrivons à une clôture. Nous devons franchir une porte qui me semble très difficile à ouvrir. Cela me fait douter que nous sommes sur le bon chemin. Finalement nous arrivons à une route asphaltée, probablement Canaglia.
Louise et moi ne sommes pas d’accord sur l’interprétation à donner à l’explication de la bergère par rapport au raccourci. Nous passons devant un coquet restaurant. Puis nous arrivons à un pont. Louise avait raison le sentier est juste après le petit pont. Ce sentier nous empêche d’avoir à contourner la petite montagne par la route. Cela sauve apparemment 2 heures. Le sentier n’est pas large et il monte vraiment raide. Même si nous sommes sous les arbres, la chaleur devient insupportable. Il n’y a pas d’air. Nous suons à grosse gouttes. Nous espérons que nous sommes au moins sur le bon sentier. Nous atteignons finalement le sommet. Nous descendons une petite pente, et aboutissons dans un endroit qui ressemble à un centre d’hébergement pour personnes âgées, ou pour handicapés. Puis, j’aperçois une voie ferrée sur un petit promontoire. Nous y montons et repérons la gare à quelques centaines de mètres sur la droite. Le chef de gare s’est absenté. Impossible d’avoir des informations. Louise reste à la gare. J’ai vu un petit terrain de camping un peu plus bas. Je m’y rends et réussi à mettre la main sur une bonne bière et un jus d’orange.
De retour à la gare, le chef se montre le bout du nez. Il nous informe que le train est à 16:21. Nous n’avons plus qu’à nous asseoir à l’ombre et à siroter nos drinks. Ce moment de relaxation est bienvenue. Nous discutons un moment avec un couple de polonais. Ils parlent un peu l’anglais. La fille semble bien intéressée à faire parlotte. Quelques minutes avant l’arrivée du train, d’autres randonneurs nous rejoignent. Puis c’est le moment de monter à bord. Il n’y plus de place assise. Nous demeurons debout dans le vestibule d’entrée. Le train file à vive allure. Tantôt en tunnel, tantôt longeant des précipices. C’est impressionnant et même un peu épeurant. Enfin Corté.
Nous débarquons sous une chaleur torride. Nous tournons en rond devant la gare en essayant de nous orienter. Après quelques visites au panneau montrant le plan de la ville, et plusieurs hésitations, nous décidons de nous rendre vers le cÅ“ur de la vieille ville. Sur une rue très achalandée nous choisissons un hôtel. La patronne nous accueille en nous demandant si nous avons des réservations. Nous répondons non. Elle nous dit alors que nous ne trouverons probablement pas de place dans toute la ville. Nous nous croyions en début de basse saison, mais elle nous dit que c’est le début de la 2e saison haute, celle de l’automne. Nous n’en croyons pas nos yeux! Ça va mal ! Elle tente d’appeler quelques copines sans succès. Elle nous dit de remonter la rue principale et d’aller voir à l’hôtel Cyrnos Colonna.
Sauvé! Il reste encore quelques places à cet endroit. C’est loin d’être luxueux, mais ça fera l’affaire. Nous avons une terrasse privée avec une vue splendide sur la ville et la citadelle. Nous nous installons.
C’est ainsi que nous mettons fin à notre expédition sur le GR20.